Au Chili, les dérives des "marchés de l’eau"

Photo : Pirindao (CC via flickr)

Comme dans beaucoup d’autres pays, l’eau au Chili est un bien public. Mais à l’instar de l’Australie ou de certains États américains, sa gestion est remise entre les mains des propriétaires de « droits d’eau », et les autorités publiques limitent leur ingérence au strict minimum.

Le cadre légal et institutionnel y demeure régulé par le Code de l’eau de 1981, une des réformes néolibérales mises en place par le régime militaire du Général Pinochet – au pouvoir entre 1973 et 1990. Cette législation répond aux principes du marché libre, où le rôle de l’État est réduit au minimum. L’action des pouvoirs publics – au travers de la Direction générale des eaux (DGA) – se borne ainsi à octroyer les « droits d’eau » : ces derniers sont toujours associés à un volume d’eau pompée maximum par an (m3/an) et à un débit maximum instantané (l/s ou m3/s). Une fois acquis, ils peuvent être vendus, cédés, sans en informer la DGA. Cette dernière évalue également le niveau des ressources et peut décider de fermer, de façon temporaire ou permanente, des bassins versants et aquifères surexploités.

Les « droits d’eau » sont gérés telle une propriété immobilière, et protégés par la Constitution : acquis à perpétuité par les acheteurs, ils sont transmissibles et libres d’utilisation. Car le Code de l’eau ne définit aucun usage prioritaire dans l’attribution : boire ou se laver n’est pas prioritaire sur une activité économique génératrice de revenus, car le marché, et non l’État, est censé réguler l’allocation efficace – économiquement – de l’eau.

Une approche dont certains auteurs vantent en effet le succès économique : les droits d’eau confèrent une sécurité juridique qui a encouragé les investissements privés. D’un point de vue social et environnemental, pourtant, il apparaît inéquitable.

Voir en ligne : Lire la suite de l’article sur le site de The Conversation

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