Étiquetage des équipements domestiques en fonction de leur consommation d’eau

, par  Olivier Petitjean

Plusieurs pays ont mis en place des programmes d’étiquetage de divers équipements domestiques, afin d’encourager les consommateurs à tenir compte de leur performance non seulement en termes d’économies d’énergie, mais également de consommation d’eau.

La répartition des différents usages de l’eau varie fortement selon les régions et les pays. Si, dans le Sud, le secteur de l’agriculture reste de loin le principal consommateur d’eau, dans les pays industrialisés en revanche c’est l’industrie qui tient la première place, et les usages domestiques de l’eau y pèsent d’un poids bien plus important que dans les pays plus pauvres. D’où l’importance de promouvoir les économies d’eau également dans ce domaine, particulièrement à l’heure où le changement climatique menace de réduire la disponibilité de la ressource dans de nombreuses régions dites « développées » : Australie, Sud-est des États-Unis, Sud de l’Europe.

Les associations et ONG environnementales s’efforcent depuis longtemps de sensibiliser la population à quelques gestes simples et quotidiens : prendre des douches plutôt que des bains, ne pas laisser couler l’eau pendant qu’on se lave les dents, etc. Certains appareils ménagers comme les lave-vaisselle sont régulièrement dénoncés pour leur consommation d’eau. Il est toutefois possible d’aller plus loin que la simple sensibilisation informelle. Une première option est tout simplement de fixer des standards de consommation d’eau contraignants. Une seconde est de développer un système d’étiquetage, de la même manière qu’en réponse aux défis énergétiques a été mis en place, dans plusieurs pays, un système d’étiquetage de divers produits en fonction de leur performance énergétique.

Les deux premiers pays à avoir mis en place, en 2006, un système de ce type sont l’Australie et Singapour, qui sont tout deux confrontés, pour des raisons différentes, à une rareté relative de l’eau. La Nouvelle-Zélande devrait prochainement suivre la voie tracée par son voisin australien. Ces systèmes ont pour but, d’une part, d’encourager les consommateurs à opter pour les solutions les plus économiques en eau, et d’autre part, d’inciter les industriels à proposer des produits plus efficaces. Certaines autorités locales australiennes vont jusqu’à subventionner une partie du prix d’achat des équipements présentant les meilleures performances.

L’étiquetage est obligatoire en Australie pour tous les équipements mis en vente après 2006, une période de grâce étant ménagée pour l’adaptation des équipements plus anciens. Le système est pour l’instant volontaire à Singapour, et sera rendu obligatoire en 2009 en ce qui concerne la robinetterie et les systèmes de toilettes. Il restera volontaire pour les pommeaux de douche et les lave-linge. Sa portée est plus étendue en Australie puisque l’étiquetage est obligatoire pour tous ces produits, plus les lave-vaisselle.

L’étiquette en usage à Singapour est basée sur une échelle de 1 à 4 : performance minimale, bonne, très bonne, excellente. L’étiquette australienne, sur le modèle de l’étiquette énergétique en usage dans ce pays, est basée sur un système d’étoiles (de 0 à 6 étoiles) et fixe un standard minimal de performance.

Les lave-linge et lave-vaisselle sont souvent montrés du doigt pour leur consommation excessive d’eau. Celle-ci peut toutefois varier du simple au triple entre les modèles, et de nombreuses recherches sont en cours pour améliorer leur performance. Les dispositifs de toilettes à double bouton les plus récents permettent d’économiser les trois quarts de l’eau utilisée par les modèles anciens. La performance des systèmes de douche peut également varier du simple au triple. Les progrès dans ce domaine sont constants. des chercheurs anglais viennent d’annoncer la conception d’une machine à laver qui ne consommerait qu’un verre d’eau par cycle de lavage (10 % de la consommation moyenne actuelle), et tout aussi peu de détergent, ce qui sera aussi positif pour la pollution de l’eau. Les autorités australiennes estiment donc qu’une adoption généralisée des équipements les plus efficients permettrait de réduire de 5 % la consommation d’eau annuelle du pays, entraînant des millions de dollars d’économies pour les ménages. Les lave-linge et lave-vaisselle représenteraient la moitié de ces économies, systèmes de toilettes, de robinetterie et de douche se partageant le reste.

Au vu de la quantité d’eau consommée par différents secteurs de l’économie, on se prend à rêver que le système soit étendu au-delà des appareils ménagers et de la plomberie, tout comme l’étiquetage énergétique a été petit à petit étendu en Europe aux voitures et aux logements.

SOURCES
 http://www.waterrating.gov.au
 https://app.pub.gov.sg/wels/Default.aspx

Recherche géographique

Recherche thématique