Politiques de privatisation et crise de l’eau en Afrique, un numéro spécial de Pambazuka

Pambazuka, le magazine pan-africain en ligne publie un numéro spécial sur la gestion de l’eau en Afrique, intitulé "Politiques de privatisation et crise de l’eau en Afrique" préparé en collaboration avec Ritimo et le Transnational Institute.

Ce numéro publié simultanément en anglais et en français aborde la situation de l’eau en Afrique en montrant les enjeux et les problèmes dans les villes et les campagnes du continent, à partir de l’exemple de nombreux pays : Ghana, Sénégal, Mali, Kenya, Afrique du Sud, Bénin, Maroc, Mauritanie...

Les articles montrent les échecs relatifs des privatisations entreprises depuis les années 1990 et prônent l’alternative des ’partenariats public-public’. Ils abordent d’autres sujets importants comme la pollution ou les grands barrages sous l’angle de cette même problématique de gouvernance et de résistance aux logiques de privatisation et de marchandisation.

ACCÈS À L’EAU ET PRIVATISATION EN AFRIQUE
Déclarer l’accès à l’eau droit humain fondamental, pourquoi ?
Jacques Cambon
http://pambazuka.org/fr/category/features/73850
Un peu partout en Afrique, la privatisation du secteur de l’eau s’est systématiquement traduite par des hausses de tarifs sans que l’amélioration du service soit toujours à la hauteur. Ceci a souvent conduit à la révolte des usagers qui ne peuvent plus payer et se mobilisent pour obliger leur gouvernement à rompre les contrats. Or, même si a fait de l’accès à l’eau potable un droit humain fondamental, les multinationales sont restées dans leur logique : s’ouvrir de nouveaux marchés… aux frais des Etats, c’est-à-dire des populations !

CONCRÉTISER LE DROIT À L’EAU : UN ENJEU POLITIQUE
Mthandeki Nhlapo, Peter Waldorff et Susan George _ http://pambazuka.org/fr/category/features/73843
Les ministres africains se sont joints à des centaines de personnes issues d’agences des Nations unies, de banques de développement, d’opérateurs publics de l’eau, d’organisations d’intérêt général et de syndicats du monde entier pour célébrer la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2011 au Cap, en Afrique du Sud. En tête de leur ordre du jour figuraient les moyens de répondre au défi toujours plus pressant de l’accès à l’eau en milieu urbain. Le nombre de personnes vivant dans les villes d’Afrique et n’ayant pas accès à l’eau potable à leur domicile ni dans leur environnement immédiat a augmenté de 43% (de 137 à 195 millions) entre 2000 et 2008.

LA CRISE DE L’EAU DANS LES VILLES AFRICAINES
Michel Makpenon
http://pambazuka.org/fr/category/features/73852
Au rythme où croissent les villes africaines, les problèmes liés à l’eau connaissent un aggravation proportionnelle. Selon une enquête effectuée en 1990, dans 29 pays d’Afrique subsaharienne, huit d’entre eux souffraient d’une insuffisance ou d’un manque d’eau. En 2025, ce nombre devrait passer à 20 sur 29. Des solutions existent, dont parle Michel Makpenon.

LE GHANA EN QUÊTE DES MOYENS POUR ÉTANCHER SA SOIF
Alhassan Adam
http://pambazuka.org/fr/category/features/73855
Une des premières révoltes de l’eau en Afrique a eu lieu au Ghana, dans la période coloniale. Aujourd’hui encore, la société civile ghanéenne reste mobilisée pour changer l’industrie de l’eau. D’autant plus que quinze ans de réformes et cinq ans de contrat de gestion n’ont produit aucun résultat significatif dans le secteur. Aussi bien en zone urbaine qu’en milieu rural.

LA MARCHANDISATION DE L’EAU ET DE LA TERRE AU MALI
Sékou Diarra
http://pambazuka.org/fr/category/features/73854
La représentation écologique que les peuples se font de l’eau, à savoir un bien commun, explique leur opposition à la création de « marchés de l’eau ». Mais la logique marchande des « partenariats public-privé » est toujours là, se développant sous des couverts de bonne gouvernance et d’efficacité de gestion, alors qu’on assiste à une démarche prédatrice des richesses d’autrui à travers des privatisations pourtant totalement délégitimées en Afrique depuis les années 80.

PRIVATISATION DE L’EAU : LE SÉNÉGAL À LA CROISÉE DES CHEMINS
Elimane Diouf et Oivier Petitjean
http://pambazuka.org/fr/category/features/73848
Les réformes du secteur de l’eau ont commencé à se mettre en place dans les années 1990, sur instigation de la Banque mondiale, avec une approche de privatisation. Ceci a apporté des améliorations par rapport à la situation qui prévalait à la fin des années 80. Mais par-delà ce constat, Elimane Diouf et Olivier Petitjean avancent qu’une solution de retour à la gestion publique semble seule de nature à poursuivre les progrès réalisés et à remédier aux problèmes structurels identifiés.

LA TARIFICATION DE L’EAU DANS LES VILLES SÉNÉGALAISES ET L’ACCÈS À L’EAU DES POPULATIONS PAUVRES
Moussa Diop 2011-06-06
http://pambazuka.org/fr/category/features/73844
La réforme institutionnelle du secteur de l’eau au Sénégal, en 1996 (voir article sur Privatisation de l’eau : le Sénégal à la croisée des chemins), s’est accompagnée d’une politique visant d’une part, à accroître la capacité de production d’eau potable de la ville de Dakar et d’autre part, à mettre en place des outils tarifaires pour améliorer la gestion de la demande.

LES PARTENARIATS PUBLIC-PUBLIC DANS LE SECTEUR DE L’EAU
David Hall
http://pambazuka.org/fr/category/features/73847
Les opérateurs de l’eau doivent être des institutions publiques efficaces, responsables et honnêtes, assurant un service universel. Cependant, de nombreux services de l’eau manquent de la solidité institutionnelle, des ressources humaines, de l’expertise ou de l’équipement technique, ou encore des capacités financières ou managériales nécessaires. Ils ont besoin de soutien pour renforcer leurs capacités.

RENFORCER L’EAU PUBLIQUE EN AFRIQUE : POUR UN MODÈLE DE PARTENARIAT PUBLIC-PUBLIC EN RÉSEAU SUD-SUD-NORD
Le cas du partenariat entre ONEP au Maroc et la SNDE en Mauritanie
Samir Bensaid
http://pambazuka.org/fr/category/features/73849
Aussi bien les partenariats public-public Sud-Sud que les partenariats Nord-Sud présentent des avantages et des inconvénients. Combiner ces deux modèles dans le cadre de partenariats en réseau constitue un moyen efficace de mobiliser expertise et financements et obtenir les résultats souhaités. Un tel partenariat en réseau, impliquant six opérateurs publics de l’eau d’Europe et deux d’Afrique, a été mis en place pour améliorer l’accès à l’eau en Mauritanie. Ce partenariat repose sur une base solide de principes partagés de service public. La contribution de la compagnie nationale de l’eau marocaine ONEP, l’un des opérateurs publics de l’eau les plus performants d’Afrique, constitue un aspect crucial du partenariat.

RÉFORME DE LA GESTION DE L’EAU EN MILIEU RURAL AU SÉNÉGAL : QUAND L’USAGER SE DILUE DANS LE CLIENT
Moussa Diop
http://pambazuka.org/fr/category/features/73845
De nouveaux acteurs sont apparus dans le secteur de l’eau, avec les réformes entreprises au Sénégal. On se retrouve ainsi avec une gestion multiforme où cohabitent les règles traditionnelles, les règles officielles, et les règles pragmatiques résultant de la confrontation des deux premières. Et comme le constate Moussa Diop, « on note des situations de fusions et de confusions, des écarts et une concurrence entre les normes créant une situation de gestion anomique ».

POLLUTION : LA VÉRITABLE « MALÉDICTION DES RESSOURCES » DE L’AFRIQUE ?
Khadija Sharife
http://pambazuka.org/fr/category/features/73851
Les ressources minières du continent sont aujourd’hui perçues comme sources de malédiction, avec les confits dramatiques que suscite leur exploitation. Il y a tout aussi grave, toujours liées à ces exploitations, la pollution.

MAUVAIS CLIMAT POUR LES GRANDS BARRAGES
Pourquoi l’Afrique devrait éviter les mégaprojets hydroélectriques
Lori Pottinger
http://pambazuka.org/fr/category/features/73853
Des institutions comme la Banque mondiale font de l’énergie hydroélectrique une solution pour l’Afrique, alors qu’il patent que jusqu’aujourd’hui les grands barrages n’ont apporté aucune solution contre la « fracture électrique » qui fait que des dizaines de millions d’Africains continuent de vivre dans l’obscurité. Pour Lori Pottinger, les choix avisés sont ailleurs, « à l’heure où le réchauffement climatique risque de rendre les rivières de l’Afrique encore moins fiables pour des grands projets hydroélectriques et leurs eaux plus précieuses pour d’autres usages ».

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