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Les Amis de la terre et le mouvement international BDS ont initié une campagne citoyenne internationale ciblant la compagnie publique israélienne de l’eau, Mekorot. Celle-ci est accusée d’organiser un ’apartheid de l’eau’ dans les territoires palestiniens et de favoriser l’expansion des colonies illégales. Mekorot est aussi de plus en plus impliquée dans le marché de l’eau et de l’assainissement au niveau international.
Une semaine internationale d’action contre Mekorot est organisée du 22 au 30 mars 2014. Elle est soutenue notamment par les Amis de la terre international et le mouvement international BDS. La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) cible les intérêts israéliens jugés compromis dans l’oppression des Palestiniens. L’une de ses autres cibles privilégiées est la firme française de l’eau Veolia.
Les organisations de soutien à la cause palestinienne et les ONG humanitaires dénoncent depuis longtemps les inégalités d’accès à l’eau entre Israéliens (y compris dans les colonies illégales) et Palestiniens dans les territoires occupés, et le traitement discriminatoire réservé à ces derniers.
Depuis quelques années, Israël s’est engagée dans une campagne de promotion de son ’savoir-faire’ en matière d’eau au niveau international. Celle-ci cible aussi bien les pays du Nord (où Israël met en avant ses technologies de pointe et ses start-ups de l’eau) que les pays du Sud (en mettant notamment en avant son savoir-faire en termes de conservation de l’eau et d’irrigation raisonnée).
C’est dans ce cadre que Mekorot - pourtant une compagnie publique - s’est également attiré la colère des militants anti-privatisation en multipliant les contrats de délégation ou de concession dans le domaine de l’eau et de l’assainissement dans plusieurs pays : Argentine, Inde et Ouganda notamment. Aujourd’hui, la firme est également en lice pour racheter le service de l’eau de Thessalonique, à privatiser (lire Grèce : vers la privatisation forcée de l’eau à Athènes et Thessalonique ?).
Selon les militants de la campagne BDS, les autorités argentines auraient récemment décidé de suspendre un contrat de 170 millions de dollars conclu avec Mekorot pour la construction d’une usine de potabilisation de l’eau dans la banlieue de Buenos Aires.
Une suspension qui fait suite à une campagne menée par des syndicats et des ONG en association avec le mouvement BDS local, qui ont fait valoir que Mekorot allait « importer » en Argentine les mêmes logiques discriminatoires que celles mises en oeuvre dans les territoires palestiniens.
En décembre dernier, la firme hollandaise de l’eau Vitens avait déjà annoncé qu’elle coupait tous ses liens avec Mekorot du fait de ses activités en Palestine.
Olivier Petitjean
