Une gestion publique à construire ou à reconstruire avec les citoyens

Cette deuxième partie présente des efforts de reprise en main et de réforme du service public de l’eau, par les autorités politiques locales et/ou par les citoyens, face à la menace de la privatisation ou aux défaillances de ces services, notamment en termes d’effiacité et de service aux plus démunis. Cette reprise en main peut s’effectuer de diverses manières : remunicipalisation, réforme en profondeur de l’entreprise publique telle qu’elle existait, notamment pour y ménager davantage de place aux citoyens et usagers, partenariats d’assistance et de coopération entre entreprises publiques de l’eau, etc.

Le premier chapitre, consacré à Paris, raconte le processus par lequel cette municipalité a été amenée à mettre fin à 25 ans de gestion privée de l’eau et de l’assainissement, pour des raisons non seulement économiques et techniques (même si elles ont joué), mais aussi pour des raisons politiques de principe : l’eau, en tant que bien commun, doit pouvoir être gérée en fonction de l’intérêt général, et une collectivité doit donc en garder la maîtrise.

Deux chapitres, l’un en date de 2005 et l’autre de 2008, sont ensuite consacrés au cas emblématique de Cochabamba, où une véritable révolte sociale a mis fin en avril 2000 à une tentative de privatisation de l’eau. Ils ne s’attardent pas tant sur la « guerre de l’eau » en elle-même que sur le délicat processus de réforme et de démocratisation de l’entreprise municipale de l’eau qui s’est engagé depuis, et qui est encore loin d’avoir abouti malgré les avancées obtenues – en raison notamment d’une difficulté à établir une véritable partenariat entre l’entreprise (dirigeants et employés) d’une part, les organisations sociales et la population de l’autre.

Les deux chapitres suivants, sur le Venezuela et sur le Ghana, décrivent des exemples de réforme des services publics de l’eau déficients, à travers d’un côté un processus de démocratisation et de concertation avec les usagers urbains, et de l’autre une délégation de la gestion à la communauté villageoise.

Le chapitre sur l’Argentine raconte comment, suite à une privatisation particulièrement désastreuse du service de l’eau de la province de Buenos Aires, le syndicat et les employés ont réussi à remettre sur pied leur entreprise en la transformant en coopérative.

Les deux derniers chapitres, consacrés à la ville de Huancayo au Pérou et à celle de Harrismith en Afrique du Sud, interrogent les avancées et les limites de deux exemples de « partenariats public-public », où une entreprise publique de l’eau bien établie a apporté son soutien à une autre entreprise en difficulté ou menacée de privatisation pour l’aider à réformer sa gestion et son fonctionnement.

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