Deux enquêtes de l’Observatoire des multinationales viennent mettre en lumière le rôle clé joué par deux entreprises françaises, Alstom et GDF-Suez, dans la construction à marche forcée de grands barrages en Amazonie.
La première enquête revient en profondeur sur l’histoire du barrage de Jirau, construit par GDF-Suez dans l’État de Rondônia, à proximité de la frontière bolivienne. Un barrage que l’entreprise cherche aujourd’hui à présenter comme un modèle de « développement durable », en effaçant d’un trait son impact environnemental désastreux, les violents bouleversements sociaux qu’il a entraîné dans la régions (y compris deux émeutes ouvrières sur le chantier) et les batailles politico-juridiques qui l’ont entouré.
L’autre enquête est un panorama de l’implication d’Alstom, en tant que fournisseur de turbines, dans de nombreux grands barrages controversés, depuis celui des Trois Gorges en Chine à celui de Belo Monte, en passant par une série d’ouvrages moins connus mais tout aussi critiquables pour les atteintes à l’environnement et aux droits humains qu’ils ont occasionnées.
Après Belo Monte (où les travaux sont bien engagés) et Jirau (où le point de non-retour a malheureusement été atteint), le front se déplace maintenant vers de nouvelles rivières encore préservées de l’Amazonie, comme le Teles Pires. Là encore, Alstom et GDF-Suez (mais aussi EDF) sont sur les rangs.