Asie centrale : maneuvres autour de l’eau et de l’énergie

L’annonce par le gouvernement de l’Ouzbékistan que le pays se retirerait de la grille électrique qu’il partage avec ses voisins d’Asie centrale a suscité une nouvelle vague de tension et de chantage réciproque sur l’énergie et sur l’eau dans la région.

Pamirs, photo dwrawlinson sous licence CC

L’Ouzbékistan a justifié sa décision en arguant du fait que la grille commune, qui date de l’ère soviétique, était dans un état déplorable, ce qui permettait à ses voisins de lui "voler" de l’énergie sans en payer le coût. Le problème est que le Tadjikistan et le Kirghizistan dépendent de la partie ouzbèke de la grille pour leurs importations d’électricité, et parfois mêmes pour faire transiter une électricité qu’ils ont eux-mêmes produites. L’annonce présage donc d’un hiver de pénurie énergétique pour ces deux pays.

Ils se sont d’ailleurs empressés de répliquer en menaçant de réduire drastiquement les flux d’eau qui s’écoulent vers l’Ouzbékistan, en raison de besoins de production hydroélectrique supérieurs. Le Tadjikistan, dont le potentiel hydroélectrique est l’un des plus élevé au monde, cherche par tous les moyens à construire des barrages (le gouvernement demande régulièrement aux habitants de donner une partie de leur salaire pour financer les travaux !), et voit dans la décision ouzbèke une machination pour contrecarrer ces ambitions et maintenir le pays sous dépendance.

C’est donc un nouveau coup porté au système intégré et mutualiste de production d’énergie et de gestion de l’eau qui avait été conçu pendant la domination soviétique.

photo citt, sous licence CC

Lire l’article du New York Times et celui de Circle of Blue, qui résume des reportages d’EurasiaNet et de Radio Free Europe.

Sur le contexte de cette affaire et les affres de la coopération régionale en Asie centrale depuis la fin de l’ère soviétique, lire sur ce site L’eau en Asie centrale.

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