Fin juillet, le gaz dégagé par la décomposition des "algues vertes", qui prolifèrent sur les côtes en raison de la pollution aux nitrates, a provoqué la mort d’un cheval sur une plage du Nord de la Bretagne (et le malaise de son cavalier). Cet événement a permis de remettre la question de la pollution d’origine agricole, un problème particulièrement dramatique en Bretagne, sur le devant de la scène.
De nombreuses associations bretonnes agissent depuis de nombreuses années pour protéger les ressources en eau et alerter l’opinion sur les ravages entraînés par le modèle agricole dominant en Bretagne (élevage hors sols, etc.).
Parmi ces associations, on peut citer Eau et Rivières de Bretagne, S-Eau-S, Agir pour un environnement et un développement durables (AE2D), Halte aux marées vertes, Sauvegarde du Trégor. L’association Robin des Bois est elle aussi intervenu dans le débat pour rappeler que les pollutions maritime et industrielle elles aussi contribuent au problème des algues vertes.
Le premier ministre français et plusieurs de ses ministres se sont rendus sur les lieux et ont promis de financer le nettoyage des côtes, mais ne sont pas visiblement pas disposés à faire quoi que ce soit qui puisse déplaire au lobby de l’agriculture industrielle. Les associations bretonnes ont donc organisé le dépôt de plus de 300 plaintes contre l’État pour "mise en danger délibérée de la vie d’autrui". Une grande manifestation est prévue le 27 septembre à Hillion, lieu de l’incident. L’annonce publique de la mort, fin juillet, d’un camionneur ayant transporté des algues vertes dans une décharge (décès initialement imputé à un malaise cardiaque) n’a pas manquée de raviver les inquiétudes.
Pour le suivi de l’actualité, voire le dossier du Télégramme de Brest, ainsi que le blog de Marc Laimé Eaux glacées.
Sur les questions de pollutions en Bretagne, voire les textes La pollution de l’eau d’origine agricole en France et en Europe et Un programme d’action global au niveau du bassin versant pour restaurer la qualité des eaux de la Rade de Brest. Le problème des algues vertes montre aussi les limites des efforts entrepris jusqu’ici en termes d’impact concret, entre autres parce qu’ils n’ont jamais vraiment réussi à remettre en cause le modèle agricole dominant