Au Royaume-Uni, où le secteur de l’eau est entièrement privatisé, une agence publique régulatrice, l’Ofwat, est chargée de déterminer tous les 5 ans le "juste prix" de l’eau pour chaque entreprise sur la base de leurs performances et des besoins d’investissement constatés. Cette année, contrairement à ce qui s’était passé les fois précédentes, l’Ofwat a annoncé qu’elle souhaitait voir le prix de l’eau baisser, au grand dam des entreprises concernées. L’agence a finalement choisi de se contenter de geler les prix pour 5 ans.
Les entreprises de l’eau ont fait valoir que les besoins en investissement étaient énormes, notamment dans le cadre des efforts à accomplir pour respecter les directives européennes, et qu’ils avaient besoin d’un prix plus élevé pour pouvoir lever les investissements nécessaires sur les marchés ou obtenir de bonne condition d’emprunt. Un représentant du secteur a regretté que l’on prenne trop en compte la situation financière des usagers et pas assez les réquisits des marchés financiers...
Ofwat avait surpris tout le monde en annonçant des baisses de prix de l’eau alors que toutes les entreprises avaient demandé une augmentation conséquente. Devant la levée de boucliers suscitée par son annonce, l’agence a fini par réduire ses exigences, sans céder sur le refus de toute augmentation du prix de l’eau : elle a décidé que les prix resteraient stables sur les 5 prochaines années.
Lire les commentaires du Guardian ici et (ici->http://www.guardian.co.uk/business/2009/nov/26/water-bills-ofwat-review], ainsi que la dépêche Reuters.
Sur le système de l’eau au Royaume-Uni et notamment l’indulgence dont a fait preuve jusqu’à présent l’Ofwat vis-à-vis des entreprises du secteur, on peut relire le très bon article publié par James Meek dans la London Review of Books en juillet 2008, écrit (déjà) suite à des inondations.
Les autorités britanniques étudient actuellement la généralisation des compteurs d’eau individuels, sous prétexte principalement d’encourager aux économies d’eau. Lire ici et ici