L’Etat de New York a refusé début avril de renouveler le permis d’opérations de la centrale nucléaire d’Indian Point parce que son système de refroidissement ne respectait pas les standards nationaux. Une décision qui rappelle le caractère hautement problématique de la plupart des systèmes de refroidissement utilisés par les centrales électriques (nucléaires ou autres).
La centrale d’Indian Point fournit un peu plus de 10% de l’électricité de la zone alentour (dont la ville de New York). Il s’agit donc d’une décision importante du point de vue symbolique. D’autant plus qu’elle intervient quelques jours après que le président Obama ait officiellement réouvert la porte à la construction de nouvelles centrales nucléaires aux Etats-Unis.
Voir ici l’article du New York Times sur l’affaire (et également ici, ici et ici sur le site du même journal).
Dans son blog, Peter Gleick, directeur du Pacific Institute, rappelle toutes les nuisances associées aux systèmes de refroidissement conventionnels dits OTC (one-through cooling systems), dépassés depuis les années 70.
Ces systèmes provoquent des dégâts à l’entrée, lorsqu’ils aspirent diverses espèces aquatiques en pompant l’eau, mais aussi à la sortie, en déversant une eau chaude et polluée.
Comme de nombreuses autres entreprises dans le même cas, les propriétaires de la centrale d’Indian Point avaient toujours refusé de se mettre aux normes, arguant du coût que cela entraînerait pour eux. Ils ont réussi à échapper à leurs obligations depuis près de 40 ans.
Plus généralement, pour des éléments de contexte sur les liens inextricables entre eau et énergie, lire sur ce site La dépendance du secteur de l’énergie à l’égard de l’eau et les risques liés au changement climatique.
Une publication récente sur ce site vient de rappeler que les centrales nucléaires sont aussi responsables d’une grave pollution des eaux : Les centrales nucléaires empoisonnent notre eau.