Gaza : un aquifère à bout de souffle

, par  Olivier Petitjean

Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) vient de publier un rapport sur l’état de l’aquifère souterrain qui alimente en eau les habitants de la bande de Gaza. Le tableau qu’il dresse est littéralement catastrophique, les problèmes récurrents ayant encore été aggravés par le récent conflit.

Le rapport pronostique que cet aquifère, qui constitue la seule source d’approvisionnement en eau potable de Gaza, sera devenu totalement impropre à la consommation d’ici 5 ans. Il évoque également un danger imminent d’irruption d’épidémies d’hépatite ou d’infections parasitaires.

En cause, la surexploitation de l’aquifère, laquelle entraîne à son tour des problèmes de salinisation par intrusion des eaux de mer. S’y ajoute la pollution par les eaux usées et l’agriculture. En outre, la croissance démographique et l’extrême densité de l’habitat ont réduit les possibilités d’infiltration des eaux de pluie pour réalimenter la nappe.

Israël, de son côté, aurait multiplié les puits d’interception de l’eau en amont de Gaza, empêchant une partie de l’écoulement des eaux vers cet aquifère. Le blocus imposé à Gaza rend quasi impossible la maintenance des réseaux d’assainissement. Les dégâts matériels occasionnés par le dernier conflit ont achevé de mettre à mal les équipements qui fonctionnaient encore.

Le rapport préconise de mettre l’aquifère "au repos" et de développer des solutions alternatives d’approvisionnement en eau. Les coûts de la restauration environnementale de l’aquifère sont estimés à 1,5 milliard de dollars US sur 20 ans.

Lire le rapport et l’article de l’IRIN sur celui-ci. Sur ce site, voir La question des aquifères souterrains transfrontaliers.

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