Haïti a été frappé le 12 janvier par un tremblement de terre d’une ampleur exceptionnelle, dont le bilan menace d’atteindre la centaine de milliers de victimes directes. Au-delà, comme toujours après une catastrophe naturelle de ce type, le manque d’eau potable dans les jours qui suivent la catastrophe peut avoir des conséquences presque aussi dramatiques.
Les conséquences du manque d’eau peuvent se faire sentir de diverses manières : soit directement, à travers des problèmes de soif et de déshydratation ; soit en raison de ses implications sanitaires (consommation d’eaux impropres, épidémies) ; soit enfin en raison de violences et de conflits liés à l’accès aux maigres ressources en eau.
L’approvisionnement des Haïtiens en eau a donc constitué, comme il est normal, une priorité pour les ONG et les gouvernements qui interviennent sur place. Comme cela a été rapporté dans toute la presse internationale, les difficultés et les incidents ont été innombrables.
En français, lire ici et ici (dépêches CP et AFP), ici (Le Monde) et ici (reportage vidéo d’Euronews).
En anglais, voir ici et ici (Guardian), ici (New York Times) et ici (Wall Street Journal). Voir aussi le point proposé par le portail Circle of Blue.
L’enjeu de l’approvisionnement en eau d’Haïti soulève également de nombreuses questions en relation avec les technologies qui peuvent être utilisées à cet effet, à la fois pour le transport et pour la purification. Voir de manière générale les commentaire à ce sujet de Peter Gleick, président du Pacific Institute.
C’est l’un des cas où le dessalement de l’eau peut s’avérer la technologie la plus adaptée pour pallier au court terme. Les porte-avions nucléaires états-uniens ont d’ailleurs mis leurs propres unités embarquées de dessalement au service de la population haïtienne (lire ici et en anglais cet article très intéressant tiré de Time). Ici, la question de l’eau se raccroche au débat sur le rôle de l’armée états-unienne dans l’approvisionnement actuel de l’aide vers Haïti, et des intentions géopolitiques plus ou moins louables qui se feraient ainsi jour. Technologie de l’eau et technologie militaire se rejoignent puisque les unités de dessalement par osmose inverse ont été installées sur ces porte-avions nucléaires d’abord parce que ces derniers ont besoin d’une eau très pure pour assurer le refroidissement de leurs réacteurs embarqués.
Sur les technologies de purification employées pour assurer la potabilisation de l’eau, lire aussi ici et ici. Certaines entreprises peuvent d’ailleurs en profiter pour mettre en valeur leurs derniers produits...
Il faut enfin rappeler que la situation de l’eau était déjà très problématique avant même le tremblement de terre, et que l’impact dévastateur de ce dernier n’est pas sans lien avec la dégradation des ressources naturelles, et notamment la déforestation. Sur l’importance de l’eau à long terme pour Haïti, lire Water, Energy, Economy, Poverty and Haiti sur le portail Circle of Blue. On peut lire aussi lire la tribune de Steven Solomon dans le New York Times ainsi que celle de Jared Diamond dans le Guardian - même si dans les deux cas il faut être très prudent avec les conclusions des auteurs.