Le barrage de Gilegel Gibe III, en construction sur la rivière Omo en Ethiopie avec des financements italiens et internationaux, menace de tarir le cours inférieur de cette rivière ainsi que le lac Turkana au Kenya, principal lac en zone désertique de la planète, dont elle est le principal affluent.
De nombreux peuples autochtones vivent dans la région, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, et ont développé un mode de vie en phase avec les crues saisonnières de la rivière, qui leur permet de survivre dans un environnement hostile. La construction du barrage entraînera la fin de ces crues.
Des manifestations ont été organisées par les opposants au Kenya (la situation des droits civiques en Ethiopie ne permet pas vraiment des formes d’expression publique similaire), notamment sous l’égide de "Friends of the Lake Turkana".
Aux autorités éthiopiennes qui font valoir les besoins énergétiques et le sous-développement de leur pays, les opposants rappellent que l’expérience kenyane récente a montré que la production hydroélectrique en zone aride ou semi-aride n’était pas forcément une idée viable.
Au même moment, selon International Rivers, le barrage Gilegel Gibe II, qui venait à peine d’être inauguré, a vu l’un de ses tunnels s’effondrer - illustration des défaillances qui ne manquent pas d’accompagner ce genre de projets bouclés à la va-vite dans des conditions pas toujours satisfaisantes et transparentes.
L’organisation Survival International mène une campagne de soutien aux populations autochtones de la région et propose différents moyens d’actions pour les soutenir. Voir ici leur page consacrée à ces peuples et ici un compte-rendu des manifestations les plus récentes/
Lire également ici la dépêche de l’AFP sur le projet de barrage et les oppositions qu’ils suscitent, et surtout l’article très complet d’IPS - InterPress Service (en français et en anglais.)