Dans le cadre de ses interventions politico-militaires dans la région "AfPak", l’administration états-unienne a annoncé fin 2009 un "package" d’aide civile au Pakistan de 7,5 milliards de dollars US. Une grande partie de cette aide, gérée par USAid, sera consacrée à des projets relatifs à l’eau.
L’eau est une question particulièrement cruciale au Pakistan, qui dépend de systèmes d’irrigation inadaptés ou en mauvais état. Le changement climatique menace de réduire les ressources en eau disponibles à l’avenir, et notamment le flux de l’Indus, qui s’écoule de l’Himalaya.
L’aide sera donc consacrée en priorité à l’irrigation (voir ici). Le Pakistan dispose d’autres sources de financements internationaux pour des projets liés à l’eau, notamment la construction de barrages en vue de la production d’électricité. Un vaste programme d’accès à l’eau a été lancé, déjà avec l’aide états-unienne, mais qui s’avère un échec selon la presse pakistanaise.
Contrairement aux aides états-unienne précédentes, distribuées par USAid à des contracteurs et à des ONG locales ou internationales, il a été décidé que l’aide serait gérée directement par les autorités pakistanaises nationales et locales, le but étant de les renforcer et d’améliorer leur image. (Certains craignent que cela n’entraîne des risques accrus de pollution.)
Des déblocages de fonds ont déjà été annoncés, y compris au bénéfice de zones très sensibles ou en situation de quasi guerre civile comme le Waziristan (voir ici et ici des articles de la presse pakistanaise).
16,5 millions de dollars US ont été débloqués d’urgence pour rénover le barrage de Tarbela, par crainte de coupures de courant.
Depuis l’administration Bush et même avant, USAid, l’agence fédérale de coopération et d’aide au développement, est devenue de plus en plus une branche civile et "développementiste" de l’action des États-Unis à l’étranger, dont les modes d’intervention sont subordonnés aux buts diplomatiques et militaires.
Lire les commentaires de Circle of Blue, ainsi que deux dépêches de Reuters ici et ici.