La Chine vient de publier son premier rapport national officiel sur la pollution. Les données concernant la qualité des eaux révèlent une pollution deux fois plus importante que ce qu’affirmaient les précédentes communications officielles à ce sujet.
L’étude, qui a duré deux ans et impliqué plusieurs dizaines de milliers de personnes, porte sur l’année 2007. Ce décalage serait dû en partie à l’absence de prise en compte, dans les études précédentes, des pollutions dites "diffuses" (non point), c’est-à-dire avant tout d’origine agricole.
Un autre enseignement de cet rapport national est en effet que l’agriculture demeure la principale source de la pollution de l’eau dans le pays, malgré les nombreux cas très médiatisés de pollution d’origine industrielle. Elle est à l’origine de 44% de la pollution organique, de 67% du phosphore et de 57% des nitrates présents dans l’eau.
Les ONG (principalement Greenpeace Chine) n’ont pas manqué de remarquer que ce rapport mettait surtout en évidence le peu de confiance que l’on devait accorder aux statistiques officielles chinoises, particulièrement dans le domaine environnemental. Elles déclarent craindre que, malgré le doublement du niveau de pollution mis en lumière, la réalité soit bien pire encore. Elles déclarent espérer toutefois que ce rapport est l’illustration d’une nouvelle volonté politique de s’attaquer résolument au problème de la pollution des eaux en Chine, contrairement à la situation qui a prévalu dans le passé.
Voir, en anglais, les commentaires du New York Times, du Guardian et de Reuters. Voir ici en français (essentiellement une traduction de la dépêche Reuters).
Sur l’ampleur de la pollution de l’eau en Chine, ses conséquences, et les problèmes de gouvernance dont cette situation témoigne, lire sur ce site Le drame de la pollution des eaux en Chine.