Au cours de l’automne 2009, les autorités gérant le barrage des Trois-Gorges ont initié un programme de stockage d’eau qui devait conduire, début novembre, le réservoir à une hauteur de 175 mètres, c’est-à-dire la hauteur initialement annoncée. Ce gigantesque projet se serait trouvé ainsi mené à terme. Malheureusement, alors que le niveau du réservoir monte, les provinces du Jiangxi, du Hunan et du Fujian, en aval du Yangzi, connaissent une sécheresse historique.
Les autorités en question ont eu beau assurer que la sécheresse des provinces d’aval n’était pas due au remplissage du réservoir mais à la faiblesse des précipitations, les rumeurs et les accusations se sont accumulées, et les ont contraintes à enclencher des lâchers d’eau pour soulager les régions souffrant de la sécheresse. Un million de personnes auraient vu leur approvisionnement usuel se tarir et seraient désormais ravitaillées par camion. En conséquence, les 175 mètres ne seront finalement atteints qu’en 2010.
Selon un reportage de l’Associated Press (en anglais), il est fort probable qu’une autre raison cachée de ces délais soit la crainte de nouveaux glissements de terrain autour du réservoir.
Lire aussi les réactions des bloggers chinois sur le site de Global Voices.
L’ONG International Rivers a pour sa part rendu public un nouvel "état des lieux" sur le barrage des Trois Gorges et son impact, accompagné d’une série d’images et de documents multimédia. Voir aussi les commentaires plus spécifiques de Peter Bosshard, directeur d’International Rivers (en anglais), ainsi que, sur ce site, l’article Le barrage des Trois Gorges.
Enfin, un rapport rendu public mi novembre suggérait qu’en tenant compte des dégâts collatéraux et environnementaux provoqués par la construction du barrage des Trois Gorges et les besoins de sa maintenance, son coût réel sera en fait près du double de celui affiché officiellement (420 milliards de yuan contre 250). Cette annonce fait suite à des plaintes répétées des autorités de la ville de Chongqing et de la province du Hubei concernant les coûts afférents au barrage et au déplacement des populations. Lire ici et voir un reportage en anglais d’Al Jazeera.