Le débat sur l’endosulfan en Inde met en lumière les dangers des pesticides dans les pays du Sud

La Conférence des parties de la convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants vient de décréter l’interdiction globale de l’endosulfan, après que les autorités indiennes, dernier bastion de résistance, aient cédé à une vigoureuse campagne à l’intérieur du pays menée en particulier par le gouvernement de l’État du Kérala.

Le site indien InfoChange a publié un article très complet sur la question.

L’Inde est la principale victime et aussi le principal producteur mondial (70%) d’endosulfan et un puissant lobby réussissait jusqu’ici à s’opposer à l’interdiction malgré les multiples preuves scientifiques de sa nocivité.

Les pays du Sud continuent souvent à utiliser des pesticides interdits dans les pays plus riches pour des raisons de moindre régulation et d’économies. L’endosulfan est un pesticide particulièrement bon marché pour les petits paysans.

Si les militants et les autorités gouvernementales sont montées au créneau, c’est que cet État paye au prix fort en termes de santé publique l’usage intensif de l’endosulfan durant des décennies sur ses plantations agricoles publiques (notamment de cajou). Une interdiction a été décrétée il y a quelques années à l’échelle de l’État - un geste suivi l’an dernier par l’État voisin du Karnataka. Ces deux États ont ensuite réclamé, en vain jusqu’ici, une interdiction nationale pour éviter que le produit ne soit introduit depuis d’autres États.

Lire aussi les divers articles d’IPS à l’occasion de la conférences des parties : ici sur le cas du Kérala, ici sur la convention de Stockholm, ici sur le débat national indien, et enfin ici sur les alternatives à l’endosulfan.

Les militants du Kérala n’entendent pas en rester là et cherchent à obtenir l’interdiction totale de l’usage des pesticides dans cet État indien. Les autorités de l’Andhra Pradesh déclarent vouloir en faire de même d’ici quelques années.

L’endosulfan ne constitue en effet qu’un cas de pesticide nocif parmi d’autres. Sur les enjeux de l’usage des pesticides dans cette région du monde, voir le site du Pesticide Action Network (PAN) Asie-Pacifique : http://www.panap.net/

La conférence des parties a par exemple à nouveau abordé le problème du DDT, autre pesticide particulièrement nocif pour la santé, totalement interdit dans les pays du Nord mais encore utilisé dans le Sud (et dont l’Inde est là encore le principal producteur). Certains veulent en maintenir un usage restreint en raison de son efficacité supposée contre la malaria, de sorte que cette substance pourtant mal famée ne figure toujours pas sur la liste des substances interdites de la convention de Stockholm.

Recherche géographique

Recherche thématique