L’hydroélectricité représente, en France, 12% de la production nationale de courant. L’entreprise publique EDF gère toujours la majorité des barrages, soit 83 % des capacités hydroélectriques du pays. Pour la Commission européenne, c’est un « abus de position dominante », et le marché de l’hydroélectricité doit être ouvert à la concurrence.
Depuis vingt ans, les différents gouvernements ont peu à peu favorisés cette mise en concurrence, notamment pour les concessions hydroélectriques qui arrivent à échéance, sans pour autant passer à l’acte. Mais la Commission européenne fait pression.
Financés sur fonds publics, amortis depuis des décennies, hyper-rentables, les barrages suscitent la convoitise des investisseurs français et étrangers. Mais l’utilité des barrages n’est pas seulement énergétique. Elle est aussi économique, sociale, et touristique. Des avantages et des activités qui ne seraient pas forcément pris en compte par les opérateurs privés, ou pas de la même manière.
Les syndicats s’inquiètent et militent contre la privatisation des barrages. Prenant modèle sur l’Allemagne, une résistance s’organise également du côté des parlementaires de l’opposition qui demandent au gouvernement de plaider auprès de la Commission européenne pour sortir le secteur hydroélectrique du champ concurrentiel. Le bras de fer n’est pas terminé.