Un groupe international de chercheurs anglo-saxons a mené l’enquête sur l’état de santé des grands fleuves du monde. Leur étude, publiée récemment dans la revue scientifique Nature, dénonce un "état de crise généralisé", qui concerne potentiellement pas moins de 80% de la population mondiale.
L’étude repose sur un modélisation informatique prenant en compte 23 "facteurs de stress" pour les rivières, depuis la pollution jusqu’au niveau des captages en passant par l’état de la biodiversité, le degré d’urbanisation ou de développement agricole.
Les deux tiers des grands fleuves mondiaux seraient au moins moyennement menacés du point de vue de leur capacité à approvisionner en eau les populations riveraines, représentant des milliards de personnes. Parallèlement, des dizaines de milliers d’espèces animales et végétales seraient actuellement menacées.
L’une des conclusions notables de l’étude est que les milliards investis dans les pays riches pour remédier aux problèmes de pollution, de surdéveloppement et de surexploitation n’ont pas suffi à améliorer la situation globale des rivières. Souvent, les mêmes aménagements qui ont permis de sécuriser l’accès à l’eau ont porté un coup fatal à la biodiversité.
Les auteurs soulignent qu’un certain nombre de pollutions (par exemple d’origine pharmaceutique) n’ont pas pu être prises en compte faute de données suffisantes.
Voir le site web de l’étude : http://riverthreat.net/ et le communiqué de Nature.
Lire la dépêche AFP en français d’une part, et d’autre part. Lire aussi en anglais l’article du Guardian, qui est accompagné de deux cartes issues de l’étude, l’une sur l’accès à l’eau au niveau mondial et l’autre sur l’état de la biodiversité dans les fleuves.