Les populations déplacées par les barrages sur la Narmada en Inde

Le site d’information indien India Together a lancé depuis l’automne dernier une série d’articles sur les déplacements, principalement de populations tribales (adivasi), liés aux barrages sur la Narmada, dans les différents Etats concernés (Gujarat, Madhya Pradesh, Maharashtra).

Ces articles, signés Neeta Deshpande, décrivent les parcours et les luttes de personnes dont la vie et les moyens de subsistance ont été affectés par les barrages.

– "A legacy of loss" suit le sort de Lakshmibehn, une femme du Gujarat dont la famille a été expropriée sans compensation dans les années 60 et qui s’efforce depuis lors de survivre avec sa famille avec des revenus considérablement réduits, en espérant que le gouvernement finira par reconnaître ses torts. Mais au lieu de rendre à sa famille les terres finalement non utilisées, les autorités gujarati semblent décider à y implanter un vaste complexe touristique.

– "Making ends meet" raconte l’histoire d’un paysan adivasi du Gujarat qui espérait bénéficier de l’eau du barrage pour irriguer ses terres, mais qui en fait a perdu ses terres, là encore presque sans compensation... Ce paysans s’en trouve réduit à un acre de terre et est contraint de travailler à la ville ou sur les champs des autres pour gagner sa vie.

– "The Futility of hope" évoque le problème des communautés riveraines qui dépendaient du fleuve pour leur subsistance, à travers le cas d’un habitant du Madhya Pradesh, dont les deux sources de nourriture et de revenu avant les barrages étaient la pêche et les cultures maraîchères sur les rives du fleuve. Ces deux activités ont été rendues quasi impossibles par la mise en service progressive des barrages.

– "A Lifetime’s harvest" se concentre sur l’histoire d’un activiste du
célèbre mouvement "Narmada Bachao Andolan" (NBA) dans le Madhya Pradesh, aujourd’hui âgé de 70 ans, dont la famille a également perdu ses terres au profit des barrages.

– "A new home", enfin, raconte l’histoire d’une famille du Maharashtra qui s’est vu affecter une nouvelle parcelle de terrain pour échapper à la submersion - sauf que le terrain qui leur a été alloué, situé sur le lit d’un petit cours d’eau, a lui aussi été inondé par la mousson.