La surveillance et la gouvernance des ressources en eau, à la fois en termes de quantité et de qualité, est une tâche complexe, qui requiert des systèmes d’information précis et constamment actualisés. Google et IBM se sont tous les deux lancés dans le développement de nouveaux outils informatiques pour répondre aux besoins du secteur.
Les projets d’IBM sont le fruit d’une nouvelle stratégie du groupe, qui vise à se positionner sur le marché du conseil informatique et des systèmes et technologies de gestion, notamment environnementale. Dans le cadre de son programme "Smart Cities", IBM travaille ainsi avec des municipalités du monde entier en leur "vendant" des outils informatiques pour gérer leurs transports, leurs réseaux de distribution d’énergie, etc.
Dans cette perspective, en collaboration avec Intel, le groupe informatique cherche à développer une gamme de solutions de gestion de l’eau, appuyées sur des capteurs. Elles concernent aussi bien la distribution, la surveillance de l’état du réseau et de la lutte contre les pertes, que les contrôles qualité et l’identification des pollutions. Il s’agit en fait de donner les agences et entreprises de l’eau, publiques ou privées, d’instruments similaires à ceux mis en oeuvre depuis dix ans par les fournisseurs d’énergie. L’un des programmes pilotes de "Smart Cities" lancé par IBM porte sur la gestion du réseau d’assainissement de la ville de Shenyang en Chine du Nord.
Ce repositionnement semble un succès, puisqu’à la mi-novembre, IBM a annoncé la signature de trois contrats avec des collectivités locales sur la "gestion intelligente" de l’eau en Australie, au Japon et aux États-Unis.
Le 20 novembre 2009, IBM annonçait d’ailleurs l’ouverture d’un centre de recherche sur la gestion de l’eau en France, à Montpellier, en lien avec le “Cluster’Eau”, regroupement de laboratoires et d’entreprises déjà implanté sur place et travaillant dans le domaine de la gestion "avancée" des ressources en eau. La région Languedoc-Roussillon tente depuis de nombreuses années de se positionner sur ce secteur, en alliance avec des organismes parapublics et des grandes entreprises de l’eau. IBM participera activement à ses programmes.
Google, de son côté, a mis au point en partenariat avec le Pacific Institute et Circle of Blue un nouvel outil, Google Tabs, qui permet de collationner, fusionner ou comparer un grande nombre de base de données hétéroclites. L’outil a été développé à partir du cas de l’eau : les données relatives à la quantité et à la qualité des ressources en eau au niveau mondial constituaient un bon champ d’expérimentation puisqu’elles sont précisément caractérisées par une grande incohérence et une absence de normes et de standards communs. Mais l’outil peut être mis à contribution pour n’importe quel type de base de données. Lire : http://www.circleofblue.org/waterne....