Conformément à ce qu’ils avaient annoncé suite à l’échec des négociations sur un nouveau traité de partage des eaux du Nil il y a un mois, cinq pays d’amont ont signé unilatéralement un nouveau traité sans l’Egypte ni le Soudan.
Pour le contexte historique et les enjeux actuels de cette joute diplomatique, lire sur ce site Nil : échec des négociations sur un nouveau traité et Le partage des eaux du Nil : conflits et coopérations. L’actuel traité, qui date de l’époque coloniale, accorde la plus grande part des eaux du Nil à l’Egypte et dans une moindre mesure au Soudan, et leur accorde un droit de regard sur les aménagements hydrauliques en amont.
Tous les pays du bassin travaillent ensemble depuis plusieurs années au sein de la Nile Basin Initiative, et des négociations se sont poursuivies sur un nouveau traité, sans que ces pays soient jamais parvenu à réellement régler la question qui fâche.
Emmenés par l’Ethiopie qui souhaite développer son potentiel hydroélectrique (lire Eau et énergie : débats et controverses autour du développement des barrages en Afrique), les pays d’amont ont décidé de signer unilatéralement un nouveau traité.
L’Egypte hésite encore entre le calme (fondé sur le fait que la plupart des bailleurs internationaux refuseront probablement de financer quelque ouvrage que ce soit sur le fleuve en l’absence de consensus international) et les menaces voilées, voire la paranoia (l’influence d’Israel serait derrière les initiatives de l’Ethiopie).
Al-Jazeera propose sur son site anglais une série très complète d’articles et reportages vidéo sur la question, qui propose une évaluation équilibrée de la situation, ne donnant ni dans la caricature des positions de l’Egypte, ni dans l’hystérie nationaliste égyptienne (ou soudanaise). Voir notamment ici, ici et ici.
Voir aussi notre sélection de liens sur le Nil sur le site delicious, qui renvoie à de nombreux articles récents sur la question en français et anglais.