Depuis 2012, l’entreprise britannique Lydian cherche à exploiter l’or de la montagne d’Almusar, en Arménie. Sur place, habitants et militants bloquent la mine et attendent beaucoup du nouveau gouvernement issu de la « révolution » de mai 2018.
Regroupés autour d’un thé, près du poêle d’une minuscule caravane, trois jeunes hommes fument des cigarettes en scrutant leurs écrans de téléphone portable. Depuis cinq mois, une cinquantaine d’habitants de Jermuk, Gnedevaz et Ketchut, à quelques kilomètres de là, se relaient tous les jours, 24 heures sur 24, pour filtrer les trois accès de la montagne d’Almusar et de ses gisements d’or. Un calendrier quasi militaire régit les tours de garde entre les volontaires. [...]
En 2015, deux associations environnementales arméniennes, Ecolur et ArmEcoFront, ont publié plusieurs rapports démontrant les dégâts à long terme que provoquerait l’exploitation de la mine. Celle-là est située à moins de cinq kilomètres de deux réservoirs de Ketchut et de Spendaryan, les principales ressources en eaux agricoles et potables de l’Arménie. Toute émanation toxique, en particulier depuis le réservoir de Ketchut, qui mène directement au lac Sevan, la seule source d’eau potable en Arménie, serait un danger direct pour 2,5 millions d’Arméniens.