Selon le quotidien britannique The Guardian, une partie des milieux dirigeants chinois et du secteur des ingénieurs hydrauliques serait en train d’exercer une pression forcenée pour engager la construction d’un nouveau méga-barrage au Tibet, destiné à être le plus grand du monde.
L’article du Guardian est lisible ici. Lire aussi les commentaires du portail Circle of Blue.
Ce nouveau méga-barrage serait mis en place sur le fleuve Brahmapoutre (Yarlung Tsangpo en Chinois), qui prend sa source dans la région, comme la plupart des autres grands fleuves asiatiques (lire pour un aperçu général du contexte L’Himalaya, le changement climatique et la géopolitique de l’Asie). Il suscite donc les craintes, en particulier, de l’Inde et du Bangladesh qui en dépendent en aval (et y exploitent leurs propres barrages).
La capacité de production de ce barrage, qui ne constitue en fait qu’une pièce parmi un ensemble de 28 barrages sur ce fleuve, serait potentiellement de 38 gigawatts. Il s’agit de l’endroit du monde présentant le plus fort potentiel hydroélectrique théorique, avec les rapides d’Inga sur le fleuve Congo.
Le projet doit encore passer la barrière des luttes d’influence au sein de l’appareil dirigeant chinois, mais il est présenté comme une pièce maîtresse dans le plan chinois de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.
Sa réalisation se heurterait néanmoins à de nombreux obstacles techniques, liés au terrain montagneux. Ces difficultés sont expliquées dans un entretien avec BG Verghese, spécialiste indien de l’eau, sur le site chinadialogue.net (en anglais).
La partie chinoise du Brahmapoutre est pour l’instant épargnée par les barrages. Les projets actuels font suite à ceux qui ont fleuri sur d’autres fleuves prenant leur source au Tibet, le Yangzi (avec notamment le barrage des Trois-Gorges), le Mékong et le Salouen.