A l’approche de la Journée mondiale de l’eau, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) et l’UNICEF (Fonds des Nations Unies sur l’enfance) publient un rapport faisant le point sur l’avancement des objectifs du millénaire en matière d’eau et d’assainissement. Le tableau qui en ressort est relativement positif en ce qui concerne l’amélioration de l’accès à l’eau, et nettement moins en matière d’assainissement.
Le rapport (en anglais) est lisible ici. Un résumé français (dépêche AFP) est accessible ici.
On rappellera que l’Objectif du millénaire relatif à l’eau et à l’assainissement est déjà limité puisqu’il vise à réduire de moitié d’ici 2015 (par rapport à 2000) le nombre d’humains ne disposant pas d’un accès à l’eau potable ou d’un accès à un système d’assainissement de base.
Sur le caractère crucial de l’eau et de l’assainissement dans une perspective de développement, on lira sur ce site l’article de synthèse Objectifs du millénaire : pas de développement sans eau.
Le rapport met notamment le doigt sur le problème persistant de la défécation en plein air, qui concernerait encore 1,1 milliard de personnes, principalement en Afrique et en Asie du Sud. (Sur ces questions, lire par exemple La campagne d’« assainissement total » au Bangladesh et L’économie politique de la défécation)
Il faut rappeler enfin que la fiabilité des données de ce type est loin d’être à toute épreuve. Les institutions internationales dépendent des informations fournies par les gouvernements, qui sont souvent tentés de rosir le tableau (sur un cas récent exposé au Malawi, lire Publications de l’IIED sur l’accès à l’eau dans les quartiers urbains ou péri-urbains du Sud). Par ailleurs, l’installation d’un puits ou d’une latrine ne garantit en rien, comme le prouvent de multiples expériences, que ceux-ci soient effectivement entretenus, fonctionnels, ou tout simplement utilisés par les populations locales.
Ce qui ne doit certes pas conduire à bouder son plaisir quant aux progrès réalisés...